Hanovre, le 22 mars 2021. En France, le coronavirus a profondément modifié le comportement quotidien de 80 % des personnes interrogées en matière de voyages. Ce n’est pas surprenant, étant donné les fortes restrictions de mobilité. Avec la pandémie mondiale, l’usage du véhicule individuel s’est vu renforcé en 2020 à travers le globe. Les chiffres de l’étude Continental sur la mobilité* montrent en effet que 16 % de la population française déclare utiliser sa voiture plus fréquemment qu’avant le début de la crise de la Covid19. Cette hausse est cependant à relativiser, car il s’agit de la plus faible en comparaison internationale.
Menée dans cinq pays, cette étude montre également que l’importance de posséder une voiture a augmenté de manière significative avec la crise sanitaire, les gens préférant l’espace personnel de leur propre véhicule, plutôt que des modes de transport partagés – avec une baisse de fréquentation de 30 % à 40 % de passagers selon le patron de l’Union des Transports Publics et Ferroviaires (UTP). Pour autant, rien ne permet pour le moment d’affirmer que cette tendance s’inscrira dans le temps.
En outre, on constate un réel attachement à la conduite chez les Français. La France est en effet le deuxième pays avec le plus haut pourcentage de conducteurs convaincus, 79 % préfèrent être derrière le volant et sont réticents à l’idée de laisser le contrôle du véhicule à autrui (30 %). Cette réserve se retrouve dans leur scepticisme face aux progrès technologiques et en particulier dans leur attitude envers la mobilité électrique.
Les Français, encore hésitants face à l’électrique
Alors que l’on évoque le monde d’après et que l’on s’interroge sur nos modes de vie, de consommation et de déplacement, force est de constater que la moitié de la population de presque tous les pays interrogés (4/5) ne peut s’imaginer dans un véhicule électrique dans un futur plus ou moins proche. Les Allemands sont les plus réfractaires à l’adoption Communiqué de presse du tout électrique pour leurs déplacements personnels (59 %), devant les Français (57 %). Seule la Chine semble prête à ce changement, avec seulement 12 % de réfractaires.
Les freins à l’adoption de la mobilité électrique restent en effet nombreux et, ici aussi, on constate une particularité française. La France est le seul pays où le prix des véhicules électriques, encore élevé par rapport au thermique, est le premier point bloquant invoqué (par 55 % des répondants). L’ensemble des autres pays interrogés cite en premier lieu le manque de bornes de rechargement comme barrière principale (en Allemagne, en Chine, au Japon et aux États-Unis). Le prix arrive dernier pour l’essentiel d’entre eux (troisième sur quatre pour le Japon). Le nombre de stations de rechargement arrive en deuxième position en France (49 %) et reste une préoccupation de poids.
L’autonomie des véhicules électriques et leur portée plus limitée que les véhicules classiques, apparaît également comme un gros inconvénient en Allemagne (57 %), aux USA (44 %) et en Chine (59 %). Cet argument n’est invoqué qu’en dernière position en France (28 %) et au Japon (14 %). Cet écart constaté peut surprendre et peut être lié à différentes raisons. Il est d’une part possible d’invoquer un manque de connaissance de l’état d’avancement technologique des véhicules électriques dans ces deux pays, l’augmentation de la portée des e-véhicules étant encore un enjeu pour l’industrie automobile. D’autre part, d’aucun peut estimer que ce type de réponse peut varier en fonction de la taille des pays, avec un usage du véhicule personnel sur des distances généralement plus courtes, qui fait que cette autonomie relativement limitée n’est pas tellement perçue comme une préoccupation majeure.
Dans la même logique, la nécessité de planifier ses voyages de manière à ne pas vider ses batteries est perçue comme une contrainte plutôt importante dans les cinq pays interrogés, avec l’Allemagne (57 %) et la France (48 %) en tête.
“Cette première vague de l’étude Continental sur la mobilité met l’accent sur l’attachement des Français à leur véhicule individuel, renforcé par la crise sanitaire et la crainte d’une contamination.” explique Thierry Pommier-Petit. Directeur General Continental Automotive France “Au sortir du confinement et alors que l’on évoque le ‘monde d’après’, ce premier volet de l’étude permet aussi de constater qu’il subsiste d’importantes réserves sur les solutions alternatives au traditionnel moteur thermique. La voiture électrique attise la curiosité mais ne reporte pas encore l’adhésion du public. La suite de l’étude, à venir prochainement, fera la lumière sur le rapport du grand public à l’automatisation et l’assistance à la conduite. »
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