Le climat d’incertitude économique, les hésitations autour de l’électrification, ainsi que la suppression des Zones à Faibles Émissions (ZFE) freinent les ménages, pourtant dotés d’une épargne record.
On constate de nombreuses disparités entre les constructeurs, d’un côté Renault reste solide malgré un léger recul en juin (-3,2 %) et progresse sur le semestre (+1,9 %), avec 152 846 véhicules et 18,1 % de part de marché. Dacia enregistre une belle dynamique en juin (+27,3 %), portée par le lancement réussi du SUV Bigster, et affiche une hausse de 1,1 % sur six mois. De même, Skoda progresse de 17,9 % au semestre et de 13,6 % en juin. Mini s’envole avec +22,5 % sur six mois, et même +56,7 % en juin, et enfin BYD confirme sa percée avec un bond de +229 % au semestre.
A l’inverse du côté des perdants, le groupe Stellantis enregistre un recul global de 11,9 %, avec des baisses très marquées : Fiat : -52,5 %, Opel : -32,5 %, DS : -25 %, Citroën : -6,2 %. Peugeot, malgré une légère hausse en juin (+0,7 %), reste en baisse sur six mois : -4,4 %. Parmi les autres reculs notables : Suzuki : -28,4 %, Tesla : -39,6 %, Hyundai : -9,3 %, Volvo : -49,3 %
L’électrification du parc ne décolle pas autant qu’espérer. Seuls 17,6 % des véhicules immatriculés au premier semestre sont 100 % électriques. À l’inverse, les hybrides (rechargeables ou non) dominent avec plus de 50 % de part de marché. La prudence des ménages face à l’avenir de la réglementation européenne (2035) semble peser.
À ce rythme, le marché français pourrait ne pas dépasser 1,6 million d’immatriculations en 2025, loin des 2,2 millions de 2019, ce qui représenterait un recul de 27 %.
Le segment des véhicules utilitaires légers (VUL) n’est pas épargné non plus : -11,9 % sur six mois, avec 185 449 immatriculations. Au global, le marché des véhicules légers (VP + VUL) accuse une baisse de 8,7 %, à 1 027 652 unités.
Le marché automobile français reste enfoncé dans une crise structurelle, amplifiée par le flou réglementaire, les arbitrages économiques des ménages, et une transition énergétique qui peine à convaincre. Seules quelques marques, souvent agiles et bien positionnées, parviennent à tirer leur épingle du jeu dans un contexte déprimé.