Le marché automobile européen affiche une relative stabilité en 2025. Selon les dernières données publiées par l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), les immatriculations de voitures neuves en Europe (EU+AELE+UK) entre janvier et août 2025 ont augmenté de 0,4 % par rapport à la même période de 2024. Cette quasi-stagnation cache cependant une recomposition profonde du marché, portée par l’essor des motorisations électrifiées et le net recul du thermique.
Les voitures électriques à batterie (BEV) continuent leur progression : 1,54 million d’unités ont été immatriculées sur les huit premiers mois de l’année, représentant 17,7 % de parts de marché, contre 14,1 % un an plus tôt. Trois des quatre plus grands marchés européens tirent cette dynamique : l’Allemagne (+39,2 %), la Belgique (+14,4 %) et les Pays-Bas (+5,1 %). La France fait figure d’exception avec une baisse de 2 % sur la période, malgré un rebond marqué en août (+29,3 %).
Les hybrides non rechargeables (HEV) demeurent la motorisation la plus populaire, avec 3,02 millions d’immatriculations et 34,7 % de parts de marché. Leur croissance est soutenue par les quatre marchés majeurs : France (+30,5 %), Espagne (+29,3 %), Allemagne (+10,1 %) et Italie (+9,4 %).
Les hybrides rechargeables (PHEV) connaissent eux aussi une forte dynamique, à 786 347 unités (+28,0 %), représentant 9,0 % de parts de marché. L’Espagne (+99,9 %), l’Italie (+62,6 %) et l’Allemagne (+61,2 %) en sont les moteurs.
La transition vers l’électrification se traduit par un recul marqué des motorisations traditionnelles. Les ventes de voitures à essence ont chuté de 20,4 % depuis janvier, tombant à 27,6 % de parts de marché en Europe, tandis que le diesel poursuit son effondrement avec une baisse de 25,2 % et ne représente plus que 8,3 % des immatriculations.
Côté constructeurs, le groupe Volkswagen conserve sa première place avec 27,7 % de parts de marché en août et une progression de 3,7 % depuis le début de l’année. Stellantis reste en deuxième position mais recule (-7,4 %), tandis que Renault Group gagne du terrain (+5,9 %).
Parmi les marques en forte croissance figurent Cupra (+38,6 %), BYD (+280 %) et Alpine (+112 %). À l’inverse, Tesla (-32,6 %), Volvo Cars (-13,9 %) et Mazda (-13,4 %) subissent un net ralentissement.
Ces chiffres confirment la mutation profonde du marché européen. Les motorisations électrifiées représentent désormais plus de 61,5 % des ventes cumulées, tandis que le thermique est minoritaire pour la première fois. La tendance est claire : l’automobile européenne bascule rapidement vers l’électrique et l’hybride.
Reste que la part des véhicules électriques purs (17,7 %) demeure en deçà du rythme attendu. Les politiques publiques, l’évolution des infrastructures de recharge et la compétitivité prix seront déterminantes pour accélérer cette transition.